(( gifted ))  toi. toi, enfant inespéré d'un couple ne pensant plus être capable de donner vie à une nouvelle facette de leur personnalité. toi, cadeau béni des cieux. toi, seule coupable du bonheur créé et offert pour ces deux êtres qui ne manquaient que ta venue au monde pour être de nouveau comblés. cadeau, car tu étais l'inespérance d'un frère disparu avant ta naissance. don du ciel pour t'octroyer tout l'amour inconditionnel et éternel que te vouaient Eleanor et James. conscience pleine que leur héritage, que leur patrimoine s'arrêterait là, à ta naissance. puissance inconsidérée d'un cocon digne d'un conte de fées. cet homme et cette femme t'aiment à l'infini. ils te l'ont toujours montré, prouvé. ils ont toujours été là pour toi. ils ne t'ont jamais tenu à l'écart. sauf, peut-être d'une chose… d'un élément que tu juges suffisamment important pour que tu puisses prendre part à cette partie de l'histoire… ton histoire…

(( revelation )) le grenier. endroit où la poussière y trouve sa plus grande place. endroit où l'obscurité ne laisse de place à un fond sonore. le silence règne en maître. seuls quelques pas, ou des doigts fricotant à l'un ou l'autre objet peuvent perturber ces bruits silencieux. une envie soudaine. insomnie. tu tournes des heures durant dans ton lit douillet et chaleureux. seul désir: te secouer les puces et éviter d'avoir la tête en fusion. ce n'est pas ton lieu de prédilection, mais, ce soir, c'est comme si une voie divine te conviait à t'y rendre. - tu vis, un peu, comme dans un remake, un reboot où tu te retrouves dans la peau de Phoebe Halliwell, prête à en découdre pour psalmodier, pour la première fois, une incantation permettant la naissance d'un pouvoir des Trois - dix minutes où tu restes planté au milieu de la pièce, à creuser ton ventre. tu hésites. ton for intérieur te pousse à y aller. tu te retiens. au bout de la quinzaine minutes, tu prends une bouffée d'air frais - te donner du courage - et te rendre sur une grosse malle ancienne. malle ancienne, fermée à clé. tu as du mal à l'ouvrir. ça te perturbe. depuis quand tes parents veulent-ils te dissimuler des choses? étrange… ne manquant pas de ressources, tu regardes autour de toi et tu trouves un marteau non loin d'une commode. *clac.clac.clac* la malle s'ouvre. devant toi se dressent plusieurs albums photos. des anciens albums. intriguée, tu prends celui situé juste devant toi. tu parcours les pages. tu reconnais ta maman ainsi que ton papa. maman, enceinte. papa, tenant un bébé. un petit garçon. Ayden. (…) au petit-déjeuner, tu abordes le sujet. le sang de tes parents se glace aussitôt. plusieurs minutes de silence s'installent. tu n'oses souffler d'autres mots. tu imagines la douleur que ça peut être pour eux. néanmoins, tu estimes, du haut de tes quatorze ans, être en droit de connaître cette histoire. au bord des larmes, ils te la content. tu ne fais pas la fière, car tu pleures aussi. excuses de parents endoloris par l'envol de leur seul fils, sous l'effondrement d'une fille apprenant l'existence d'un frère disparu par une maladie infantile. ce jour-là, vos liens se sont renforcés, plus que jamais.

(( nurturing )) cocon d'amour et de bienveillance. résumé parfait de ton enfance. adolescence bercée par les anecdotes de ton père à chaque rentrée de garde. père chirurgien cardiaque, aime conter ses exploits médicaux autour d'un dîner. toi, tu en es toujours fascinée. autant aimes-tu les séries médicales, mais tu adores encore + les récits de ton père. il l'ignore, mais il forge ton intérêt à t'investir sur cette voie professionnelle. ta maman aurait préféré que tu sois avocate. néanmoins, tu sens que tu as ce don, enfoui en toi, transmis par ton papa. tes études universitaires ont marqué un tournant majeur dans ton existence. dur labeur. nuits blanches. doutes. persévérance. chutes. remontées. soutiens. tant d'éléments qui t'ont permis d'avancer, de franchir les marches, de gravir les échelons. puis, coup de massue. balle tirée en pleine tête. il te restait quelques mois… ta maman. tu la savais être atteinte d'une maladie grave. tu la savais la combattre et chaque jour, tu te battais avec ton esprit, tes croyances pour qu'elle s'en sorte. chaque jour, tu redoublais d'efforts pour la rendre fière de toi. tu t'es perdue dans tes ouvrages, dans tes stages pour ne pas sombrer et laisser la réalité t'emporter. te souviens-tu encore des mots puissants, des bras réconfortants de ton mentor. c'est lui qui t'a permis de ne pas chuter et perdre pied encore plus. juste à temps. juste à temps as-tu pu te rendre à son chevet. la voir une dernière fois. voir, une dernière fois, son sourire, aussi faible peut-il être. les mots t'échappent. la mélancolie t'emporte. c'est en serrant ta main avec le peu de force qu'elle avait, qu'elle prit son envol, laissant ton âme de petite fille… en tourmente.

(( isolation )) maman a disparu. papa ne l'a pas supporté. chacun vit son deuil à sa façon. tu n'avais pas le droit de lui dire quoi faire… peut-être aurais-tu… les jours s'écoulent dans le tremplin du temps et tu assistes, perdue, à la déclinaison de ton père. toi, tu tiens bon, autant que faire se peut, en ce travail que tu as trouvé directement à la réussite de tes études et à l'obtention de ton diplôme. tu n'as pas eu le choix que de quitter Oak pour poursuivre ta carrière à Bristol. tu penses ne pas avoir eu le choix… mais c'est plus "facile" de vivre un deuil ailleurs que sur l'endroit ayant enterré la seule marque maternelle d'amour de ton âme. de loin, tu as participé au déclin de ton père. tu aurais dû être là pour lui… tu aurais dû le soutenir. tu t'es montré égoïste. la culpabilité est là. elle ne s'en ira pas. elle est forte. elle te fait régulièrement pleurer à la fin de plusieurs gardes. tu fais ton possible pour retrouver la trace de ton père. aux abonnés absents. ça t'arrache le ventre et les tripes. tu te goinfres de gourmandises sucrées pour garder le cap les soirs où ta conscience t'assassine. aujourd'hui, tes parents ont disparu. aujourd'hui, tu es démunie. seule. abandonnée.

(( loving )) tous les deux, vous exercez des métiers prenants, épuisants. pourtant, vos regards ont réussi à se croiser. conversations intéressantes, hasardeuses. discussions profondes. rires aux éclats. premiers rendez-vous. premiers baisers. tu n'as jamais évoqué tes anciennes relations amoureuses. oui, tu en as eu, mais elles ne sont pas aussi importantes à raconter que celle-ci. cet homme est le premier a avoir su te redonner le sourire, le vrai, au décès de ta mère. il a été ce soutien que tu as toujours eu besoin. attentions adorables, attentionnées, délicieuses. vous vous êtes vite trouvés en l'un et en l'autre. des âmes-soeurs avec une merveilleuse note sur ce tableau splendide: un fils. un fils qu'il a eu avec sa défunte épouse, Liam. adorable prénom que tu trouves craquant. garçon rempli d'entrain, de joie, mais surtout de colère et d'appréhension. le temps de quelques soirées et tu finis par poser tes affaires au domicile du père et du fils. il n'est pas content. tu le vois. tu tentes d'apaiser les tensions, de te faire accepter. c'est difficile. tu le conçois. tu ne lui en veux pas. une fleur émet du temps pour fleurir et accorder sa confiance en l'humain. c'est votre cas à tous les deux. ça prendra le temps qu'il faudra. tu ne presses rien. tu le suis. autant pour l'amour que tu as envers son père que pour les sentiments platoniques ressentis pour le fils. pour toi, ils sont devenus les deux seuls uniques hommes importants à ta vie et tu fais du mieux possible pour être aimé et respecté par eux, par lui surtout. au bout de quelques années de mariage, vous avez décidé de fonder une famille. deux années d'essai. la première année, par voie naturelle. la seconde, par voie médicale. échecs sur échecs. chaque test de grossesse était cet espoir permis pour votre future famille reconstruite. difficultés ayant mis une pression considérable sur votre relation. toi, tu continuais de te battre, de subir les traitements pour vous permettre ce rêve. lui, a préféré se concentrer de plus en plus sur son business, te délaissant. le soutien, qu'il a toujours été, a commencé par s'essouffler. fragilisation d'un mariage que tu n'aurais pas cru connaître… mais, et surtout, fragilisation d'une famille à peine reconstruite...

(( connection )) liam. le début de votre relation a été tumultueux, catastrophique peut-être…? jamais, n'aurais-tu pensé à l'éventualité que votre relation puisse connaître des pentes aussi dangereuses, à ressentir cette crainte de ne jamais être aimé par ton beau-fils. il a suffit d'une fuite, d'un abandon, d'une étreinte pour vous trouver, pour partir sur de nouveaux horizons. sans le savoir, liam a été ce soleil qui a illuminé les sentiers obscurs de ton existence. alors que son père multipliait les absences liées aux échecs d'une nouvelle parentalité, liam a été le recours de ta détresse. divine découverte céleste que de rencontrer un sourire chaleureux, un timbre de voix amusé, charmant… une étreinte volée… des moments d'amusement… des instants volés à s'échanger quelques notes artistiques ou à discuter de tout et de rien… serait-ce de trop que de dire qu'il a, sans doute, sauvé ton esprit de ce burn-out subi par toute la pression contenue à ton travail et par le possible échec d'un mariage voulu…? sans doute. tu ne le penses pas. tu ne laisses pas le temps à ton esprit de penser. tu le remercies juste de continuer d'être présent pour toi. il t'aide. il te supporte. il t'apprécie. plus le temps passe et plus ressens-tu les tumultes de sentiments nouveaux que tu n'oses imaginer. avec lui, tu te sens bien. apaisée de ces tourmentes qui triturent ton esprit. il est cet océan dans lequel tu oserais, pour la première fois de ta vie, plonger dans les profondeurs pour connaître chaque facette de sa personnalité. liam est cet être unique que chaque être humain mérite de rencontrer un jour… le tien…

(( rebirth )) oak. tant d'années sans avoir osé y remettre les pieds depuis la disparition de ta mère. tant d'années à n'avoir plus laissé le temps à ton système nerveux de se poser pour penser à cette famille déchirée. désormais, ton poignet est décoré - autant de ce tatouage dédié à ton frère inconnu -  d'un bracelet où repose le prénom de ta maman, beloved mom. reliés à toi, à jamais, tu as désiré le déménagement du père et du fils au sein de ta ville natale. tu as cru qu'elle serait la destination idéale pour fonder une famille, une nouvelle. le burn-out a eu raison de toi. ton mari et ses absences multiples t'ont achevé. liam, fils qui t'a permis à retrouver du poil de la bête et qui t'a inspiré à reprendre l'auberge d'Oak. un renouveau. oak est ce renouveau où tu te retrouves, enfin, à ta place. même si ça a eu raison de ta dépression, tu as aimé ces années à Bristol. tu chéris la chance que tu as pu d'avoir su exercer ta passion dans un hôpital extraordinaire. pour ton bien-être mental, tu as décidé de mettre de côté ta fibre médicale pour te reconvertir dans un domaine pouvant te reconnecter avec le social et la nature. tu respires un peu mieux. le souffle est frais. les papillons virevoltent de nouveau. oak, tu le sais, est ta voie de rédemption et de sérénité à retrouver. pour toi. pour ta maman. pour ayden.

(( informations en vrac ))

sur ton poignet se dessine une écriture calligraphique répondant au prénom d'Ayden… souvenir, mémoire d'un membre de ta famille, d'un frère que tu ne pourras jamais connaître, car on te l'a enlevé. perte. deuil, que tu vis et surmontes au travers des souvenirs, des photos, d'un tatouage. (✼) dans une vie antérieure, aurais-tu pu être bibliothécaire. tu aimes l'odeur des livres anciens. les pages parcourues résonnent comme un murmure venu d'une autre époque. plonger au creux d'un de ces ouvrages, te fait te plonger dans un autre univers. fascinant. (✼) l'appareil photo n'est utilisé qu'en de très rares occasions. il n'est utilisé que lorsque tu fais la rencontre de papillons. divine grâce éphémère. légèreté frivole, magnifique, danse contemporaine t'inspirant à les admirer, à les observer et à en immortaliser chaque rencontre. (✼) le ying et le yang. l'eau. tu aimes t'y plonger. tu aimes ressentir la sensation de fraîcheur et de réconfort que de sentir ton corps être en cocon dans cette étendue de fluidité. pourtant, plongée dans les profondeurs des océans te paralysent et te terrifient. (✼) relié de cuir, tu ne sors jamais de chez toi sans ton carnet. carnet où tu y notes des inspirations, ou des idées pour embellir davantage ton auberge ou pour rendre un peu plus heureux les personnes proches et chères à ton cœur. (✼) pour le commun des mortels, le café est primordial le matin. sacrilège que de ne pas le boire. pour toi, c'est le thé à la menthe. pas celui en sachets. le vrai. le pur. c'est ton moment de sérénité quand tu travailles et tu ne l'abrèges pas. (✼) passionnée de cinéma, tu aimes les vieux films en noir et blanc. grain de l'image, jeu des acteurs, dialogues subtils… tant d'éléments qui te transportent à une autre époque. (✼) passion secrète - tu ignores d'ailleurs la raison de ce secret - :: les puzzles. trier chacune des pièces pour ensuite les relier et en montrer le magnifique tableau que ça peut être te transporte et te passionne. (✼) la nuit, quand tu le peux, tu aimes t'allonger sur l'herbe fraîche et regarder les étoiles. capable es-tu d'y rester des heures durant, plonger par l'infini d'un ciel éclatant. (✼) tu as une peur irrationnelle envers l'abandon. peur de te retrouver seule. crainte ressentie suite au départ prématuré de ton père - toi, déjà seule par la disparition de ta mère -. (✼) les bougies parfumées, c'est ton dada. tu les collectionnes et elles font partie de ton arme de prédilection pour que ton auberge ou ton intérieur puisse toujours sentir bon, en toute circonstance. (✼) tu as un faible pour les pains perdus aux fruits rouges délicieusement décorés d'un filet de sirop d'érable. perfection pour accompagner ton thé à la menthe. (✼) classique sans doute: finir la journée avec un carré de chocolat noir accompagné - attention ! - d'une tasse de lait frais pour faire passer le goût amer du chocolat que tu n'aimes pas. (✼) les fruits, tu en raffoles. chaque saison, tu en manges et tu n'y renoncerais pour rien au monde. (✼) tu essaies, au moins une fois par semaine, de faire du yoga. cette discipline te permet de te recentrer, de t'aider à retrouver l'harmonie entre ton corps et ton esprit. (✼) bien que les profondeurs des océans te font peur, tu ne dis jamais non à faire plusieurs sauts dans une piscine. l'eau est un excellent moyen de décompression pour toi et tu es chanceuse d'avoir pu installer, tout récemment, une piscine à l'extérieur de l'auberge. (✼) patinage sur glace. ce n'est pas une passion. disons que tu as toujours été très sereine sur une piste de glace. la patinoire ne t'a jamais fait peur. tu aimes glisser sur cette surface glacée et la période de noël est encore plus magique à tes yeux. (✼) quatre années. quatre années où tu as eu le privilège de pouvoir reprendre la propriété de cette magnifique auberge divinement entretenue par l'ancienne. bien que tu aies gardé l'essence même de ce qui a fait le succès de cet endroit, il n'en demeure pas moins que tu as voulu apporter ta touche personnelle, créative. toiles de peinture, décorations florales, bougies parfumées, tant d'éléments parsemés, ça et là, de chaque pièce de l'auberge. des petites attentions à l'égard de tes clients posés dans chaque chambre. et l'inauguration d'une nouvelle piscine pour satisfaire les besoins de chacun, à l'arrière de l'auberge, protégée par les regards curieux.